Le Cri de Munch

Cruelle cour de récré. Je me souviens très bien comment tout cela a commencé...


La lutte remontre à loin. A l'époque des parties de ballon prisonnier, lorsqu'à chaque cours de gymnastique la constitution des équipes me désignait par défaut comme le toquard de service.

Le maître choisissait les deux capitaines - des virils - et mon chemin de croix débutait : "Bruno!", "Patrick!", "Christophe!"... Les capitaines faisaient leur marché. Le nœud coulant se resserrait autour du cou des losers...


Ma grande victoire, c'était de finir avant-dernier, quand nous ne restions plus que deux poires blettes, l'obèse et moi, le binoclard. Quand, entre la peste et le choléra, dans un geste magnifique, Sylvain ou Thierry me repêchait, me "préférait", était obligé de me nommer.

La lutte remonte à ces temps originels où la meute qui descendait en récré m'aurait balancé par-dessus la rampe si je ne m'étais pas écrasé contre le mur. ■ S.D 

Extrait de la nouvelle Certains tuent. Moi, j'écris. 

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