Pour un baron Charlus, un Sherlock Holmes, un Capitaine Achab, un Harry Potter, une Emma Bovary, un Cyrano... Pour une tête d'affiche romanesque, combien de sans-grades, combien de personnages anonymes ?
Qui sont-ils, ces figurants de l'imaginaire, ayant vocation
d'éphémères, plutôt valets que maîtres, servant loyalement l'intrigue ou le
héros durant quelques lignes, voire quelques pages, dont on ne se rappelle pas les
noms - quand l'auteur a jugé bon de leur fournir un état civil ; dont on ne se
représente jamais les visages, et qu'on oublie la dernière page du roman à peine tournée ?
Ce qui se sait encore moins – et dans les mots qui vont
suivre le lecteur prendra toute la mesure de la tragédie –, c'est qu'une fois ces petits personnages sertis au coeur d'une fiction-prison, pour eux, plus d'échappatoire. Pas de "retour" possible, pas de tome 2, pas de ces suites que les
auteurs offrent parfois à leur personnage alter ego et préféré.
Une seule vie, minuscule, qui tient en quelques mots, puis l'exil sans gloire ; on imagine leur désespoir.
Une seule vie, minuscule, qui tient en quelques mots, puis l'exil sans gloire ; on imagine leur désespoir.
Hommage à ces "petites mains" de la fiction, voici, en images, l'histoire de ce "Peuple Personnage". ■
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire